HUBERT JEANSON
Hubert Jeanson (Capitaine Jacques), est né à Baudement le 21 février 1921. Il a été fusillé à Creney, le 22 août 1944, avec 48 de ses compagnons emprisonnés à la prison Hennequin de Troyes.
Avant la guerre, il est cultivateur et vit à Baudement avec ses parents, Eutrope et Juliette Jeanson, née Luquet. La situation de la ferme à l’extrémité ouest du village, sur la rive droite de l’Aube, permet l’organisation d’une des plaques tournantes de la Résistance entre la Marne et l’Aube. Hubert en est le dirigeant.
Hubert installe en avril 1944 le maquis de la «Ferme de Varsovie» à La Chapelle-Lasson, où se retrouvent de 100 à 150 réfractaires au STO, encadrés par des cadres parisiens et des gendarmes d’Anglure. Le but est de préparer l’insurrection parisienne du colonel Rol-Tanguy. Hubert est secondé par ses frères et sœur et sa mère Juliette. (On ne dira jamais assez le dévouement et le courage des femmes dans la Résistance.) Depuis fin 1942, la mission d’Hubert est le recrutement et l’instruction des volontaires. Maurice Camuset, futur maire de Romilly-sur-Seine, Lucien Bonnot d’Anglure (fusillé à Châlons en 1944) seront de la partie ainsi que de nombreux Romillons qui paieront eux aussi un lourd tribut pour la libération.
Le véritable PC des maquis de la région se trouve dans la ferme des Jeanson. C’est en effet de ce lieu que tout partait et s’organisait : groupes de sabotage, réseaux d’assistance, parachutages, évasions, hébergement d’aviateurs abattus par la Flak. C’est également là que se réunirent plusieurs fois les responsables inter-régionaux et nationaux du «Front National de la Résistance».
Les Allemands vinrent cinq fois perquisitionner la ferme sur dénonciations. Ils emmenèrent à Romilly, puis à Troyes ou Châlons, Gabriel, Yvonne, Edgar (frères et sœur d’Hubert) qu’ils torturèrent. Guy (commandant Fèvre) fut arrêté à Troyes, battu et enfermé à Hennequin. Hubert fut à son tour arrêté à Troyes et sévèrement torturé par les agents de la Gestapo.
Le 22 août 1944, un kommando SS en provenance de Rennes, fit sortir 49 patriotes enfermés à Hennequin et les emmena au pas de tir de Creney. Parmi eux, Hubert Jeanson et douze patriotes romillons. Ils les fusillèrent dans le dos à la mitraillette. Parmi les bourreaux, une dizaine de miliciens français engagés dans la Waffen SS, les Bretons du groupe «Bezen Perrot».
Jean Lefèvre