UN VOYAGE NECESSAIRE
La ville de Romilly a organisé, à la demande des associations patriotiques (ANACR, ADIRP) et des professeurs d’histoire, un voyage au camp de concentration du Struthof (Natzweiler).
Les lycéens étaient bien entendu au cœur de cette réflexion et ils en ont été particulièrement bouleversés. La guide, petite fille de déportée, a su leur montrer l’horreur de ce camp, le seul sur le territoire français, mais il est vrai que les nazis considéraient alors l’Alsace comme allemande.
Elle n’a pas hésité à retracer l’histoire du nazisme, né du traité de Versailles qui humilia l’Allemagne et elle a évité de donner de Hitler l’image traditionnelle et équivoque d’un fou. Les responsabilités de la montée du fascisme sont bien plus larges et il faut y ajouter les implications des peuples et des gouvernements face à la grande crise de 1929.
Ceci dit, le système concentrationnaire, aussi violent au Struthof que dans les autres camps européens, a de quoi faire frémir. Durant une visite éprouvante de 4 heures, les lycéens ont pu mesurer comment les nazis faisaient mourir les prisonniers par d’exténuantes journées de travail et des punitions humiliantes. Il ne faut pas oublier que ces hommes, pour la plupart Résistants NN (*) avaient pour destin de fournir aux firmes allemandes et françaises une main d’œuvre gratuite et de disparaître ensuite sans sépulture.
Une réflexion sur le temps présent a été proposée aux visiteurs pour savoir si le monde avait retenu la leçon de ces années terribles. La barbarie est à l’ordre du jour en Afrique et la France n’est pas à l’abri du racisme. La guide a insisté pour demander que chacun ait l’esprit critique devant chaque évènement de notre société.
Jean Lefèvre
(*) Nacht une Nebel : Nuit et Brouillard, et donc voués à l’extermination secrète. Ces Résistants étaient aux deux tiers communistes.
- Le site mémoriel du camp : clic sur le lien